Site internet du Musée et Parc Buffon de Montbard
Des découvertes historiques majeures sur le Parc Buffon
Le premier rendu des études historiques, réalisées dans le cadre du schéma directeur d’aménagement du Parc Buffon, s’est tenu en décembre 2015 devant les élus et les agents de la Ville impliqués par le projet, les représentants du Ministère de la culture, de l’écologie et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.). Cette rencontre a fait apparaître des éléments de connaissance inédits sur l’histoire du Parc Buffon. Une surprise de taille en particulier a consisté en la découverte de documents exceptionnels à la Bibliothèque de l’Institut à Paris.
Ces études mettent en lumière plusieurs éléments totalement nouveaux : Buffon acclimate à Montbard des espèces botaniques exotiques et tente des multiplications. S’il n’y a actuellement aucun arbre contemporain de Buffon dans le Parc, il est attesté que ce sont les boutures de platanes de Montbard qui sont envoyées au Jardin des Plantes à Paris. Le cabinet d’études a pu identifier la description de près de 500 espèces d’arbres au Parc Buffon, concluant à sa vocation de lieu expérimental. Il est aussi probable qu’un certain nombre de gravures de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, consacrées à la botanique, ait pris pour exemple les potagers du Parc Buffon. Ces études historiques doivent être considérées comme un "big data", une ressource historique quasi inépuisable (6000 clichés d’archives) pour les archives patrimoniales de la Ville et l’histoire des jardins en général.
Dans l’attente des projets de réaménagement, qui découleront de la compréhension historique et technique du Parc Buffon, une première campagne d’abattage a dû être menée au mois de décembre 2015 pour assurer la sécurité des usagers. Cette période était particulièrement propice pour la faune car antérieure à la nidification des oiseaux. Cet abattage a reçu la validation à l’unanimité de la commission départementale sites et nature et du Ministère de l’écologie.
L’expertise tomographique fait parler l’arbre de l’intérieur
Les derniers diagnostics réalisés par l’O.N.F. (Office National des Forêts) ont confrimé le mauvais état général du patrimoine arboré du Parc Buffon et préconisent l’abattage de sécurité et sanitaire d’un certain nombre d’entre eux. Dans le cadre d’une rencontre publique organisée le 6 juillet dernier, Éric Manotte (expert O.N.F.) présentait, devant un public attentif, la manière de repérer les symptômes d’un arbre malade et d’identifier les causes de ces dérèglements (sécheresse, attaque de champignons, blessures, problématiques de lumière…).
Dans un cas particulier, celui du grand platane situé à proximité de l’aire de jeux du Parc Buffon, l’O.N.F. a réalisé quelques semaines plus tard une tomographie, examen approfondi qui consiste à placer des capteurs autour du tronc qui envoient des impulsions électriques. Cette technique, proche de l’échographie permet de visualiser les parties mortes à l’intérieur du tronc. Dans le cas du platane, les zones creuses se sont révélées majoritaires et le risque de rupture préoccupant.
L’ensemble de ces données, croisées avec les préconisations de l’équipe chargée de l’étude du Parc Buffon, conduira très prochainement à la finalisation d’un dossier qui sera présenté pour validation aux instances de l’Etat. Leur avis conduira à envisager la programmation de différentes campagnes d’abattage échelonnées dans le temps et dans le respect des périodes de nidification des oiseaux.
L’ avenir du Parc Buffon se prépare aujourd’hui
Une équipe de scientifiques, constituée sur mesure, a débuté une étude de plusieurs mois. L’objectif est de proposer un aménagement du parc Buffon, d’accroitre sa valeur patrimoniale et environnementale et de faire de ce cœur historique un lieu d’attractivité pour tous, en lien avec une vision urbaine globale de la ville.
Choisie avec le concours du ministère de la Culture pour ses compétences et ses références en matière de jardins historiques, l’équipe est composée de Mirabelle Croizier, architecte du patrimoine, Antoine Quenardel, paysagiste, Marc Jeanson, botaniste et directeur du Grand Herbier du Muséum National d’Histoire Naturelle, Anne Allimant, archéologue et historienne d’art, Raphaël Zumbiehl, écologue et Thierry Hellec, économiste. Les premières recherches, menées notamment aux archives départementales, s’annoncent déjà fructueuses pour renouveler l’état de la connaissance historique.
Anne Allimant, lors des fouilles archéologiques au Parc en 2016.
Au chevet du Parc Buffon pour sa valorisation
Le comité scientifique et technique, constitué d’élus et d’agents de la Ville, de représentants du Ministère de la Culture et de l’Environnement et d’associations locales historiques et environnementales, s’est réuni une seconde fois le 16 mars 2016 au Musée Buffon, afin de travailler sur la réhabilitation du Parc Buffon et sur l’élaboration d’un cahier des charges.
En effet, la première pierre de ce projet d’envergure sera le recrutement d’un cabinet chargé de mission, constitué d’un architecte et d’un paysagiste, qui travaillera pendant un an à la réalisation d’études historiques, paysagères ou encore archéologiques. Ces diagnostics permettront la présentation de plusieurs projets d’avenir, qui prendront en compte les contraintes liées à l’écoulement des eaux, à l’érosion des sols, aux éléments archéologiques présents... et le formidable potentiel d’un lieu unique, dont l’identité repose sur les différentes strates historiques qui le composent : château des ducs de Bourgogne, parc au XVIIIe siècle, jardin public aux XIXe et XXe siècles.
En parallèle, des travaux de restauration et de mise en sécurité seront entrepris pour la remise en état du mur, endommagé cet hiver, et la mise en peinture d’une partie des grilles de l’enceinte, dans le respect de ce site d’exception classé Monument Historique depuis 1947.